1910 - Les 22 pages de la liste électorale

De GrandTerrier

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Accès direct aux 22 pages de la liste des 637 électeurs de la commune.

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Document conservé aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 3 M 235.

Autres lectures : « Les autres recensements et listes électorales » ¤ « Formulaire de recherche - Liste Electorale 1910 * » ¤ 

Présentation générale

Chaque ligne des 22 pages numérisées a fait l'objet ci-après d'un relevé et d'un enregistrement dans une base de données. Ceci permet de lancer des requêtes personnalisées à partir d'un formulaire en ligne : « Formulaire de recherche - Liste Electorale 1910 * ».

La liste d'émargement de 1910 servant à la signature des électeurs gabéricois au moment des votes est un document d'archives intéressant au même titre que les recensements complets de la population.

Cinq hommes recensés ont 20 ans, mais on peut penser que ces jeunes gens vont bientôt avoir les 21 ans requis pour voter [1].

Certes les femmes ne votent pas encore, et, de ce fait, deux tiers de la population, à savoir épouses et enfants, sont manquants. Néanmoins la liste répertorie chacun des 637 foyers pour une population de 2828 habitants, avec trois indications :

  • l'âge du chef de famille : de 20 à 82 ans pour le doyen (Jacques Tassy de Guilly-vian).
  • sa profession : 34 différents métiers.
  • le village où il est domicilié : 181 lieux-dits déclarés, de Balannou à Ty Bur.

À part deux personnes domiciliées à Quimper, deux points d'interrogation et 41 jeunes hommes déclarés au service militaire, le village de chaque électeur est précisément déclaré. L'orthographe utilisée pour les lieux-dits est phonétique, et partiellement traduite en français pour certains comme Moulin-Poul. On y trouve également des lieux habités peu connus, voire inconnus : Benver, Kerteugniel, Pradic ar Berrou, Rulien (Rouillen ?), Yun ou Pen (?) Kervreyen ...

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Il sera intéressant de comparer le relevé de 1910 avec les autres listes électorales conservées aux Archives Départementales sous les cotes suivantes : 3 M 33 : 1831 [2], 1832, 1837, 1838, 1839 [2], 1840, 1841, 1842, 1843, 1844, 1845, 1846 [2]. 3 M 110 : 1837, 1843. 5 K 55 : 1912 [2]. 3 M 235 : 1910 [2], 1914, 1919, 1920, 1922, 1933, 1939 [2].

Analyse sociologique et économique

En 1910 le paysage communal est résolument rural, et les professions des habitants en sont le miroir : 64% des hommes sont cultivateurs, et si l'on ajoute les 119 journaliers ce pourcentage s'élève à 83%. Voir la répartition sur le graphique ci-contre.

Tous les cultivateurs ne sont pas propriétaires de leur exploitation agricole, une proportion importante était vraisemblablement sous bail. Les cultivateurs ont néanmoins un statut plus protégé que les journaliers qui n'ont pas de ferme attitrée et qui louent leur bras aux exploitants voisins.

Parmi les autres professions exercées, on trouve dans l'ordre :

  • les 18 charrons du Bourg, Menez-groas, Menez-Castel, Penn-carn-Lestonan, Quélennec, Lezebel, l'Hotel et la Croix-St-André, et les 4 forgerons du Réunic, Garsalec et Kernevez. Le charron fabriquait des charrettes et des charrues ; il travaillait le bois, surtout le chêne pour toutes les parties qui exigent une grande robustesse et notamment les roues, ainsi que l'orme pour faire le moyeu. Ayant une forge ou utilisant celle d'un forgeron, il cerclait de métal ces grandes roues.
  • Les meuniers sont au nombre de 13 pour 6 moulins en activité : Meil-Poul, Kerfrez, Pont-ar-Mar'hat, Meil-Jet, Kergonan et Pennarun. Un meunier habite aussi le village de Quélennec et exerce sans doute dans l'un des moulins cités.
  • Les tailleurs et tisserands sont déclarés dans 9 villages, et en particulier Kerdévot et la Croix-St-André où l'on trouve les deux professions.
  • Seules deux personnes sont déclarées comme ouvriers à la papeterie d'Odet. A ce chiffre il faut ajouter les commis, mécaniciens, comptables, ingénieur ..., ce qui fait un total de 13 personnes auprès de l'industriel René Bolloré. Comme 28 électeurs d'Odet sont déclarés comme journaliers, un certain nombre d'entre eux devaient travailler aussi occasionnellement à la papeterie.
  • Les maçons sont nombreux également, et certains travaillent en famille avec leur père et/ou frères : les Quéré du Bourg et de Menez-groas (Lestonan), les Favennec du Bourg, Dréo de Kroas-Spern et Moigne de Keruel (Lestonan). Les 4 couvreurs sont également du quartier de Lestonan.
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  • Les métiers du bois sont présents par les menuisiers d'Odet et Lestonan, les sabotiers de Kerdalès et Keronguéo, un charpentier au Bourg et les deux scieurs de long de Kerdévot. Le métier de scieur de long consiste à débiter avec une scie des troncs d'arbre dans leur longueur.
  • Les cabaretier-débitants ne sont pas très nombreux sur le territoire communal : un seul cabaretier au bourg, et les débitants faisant sans doute office d'épicerie-bar à Drohen (Brusq), Pen-carn Lestonan (Le Gall) et à Menez-groas (Joncour).
  • Parmi les métiers peu représentés :
    • Un seul boulanger pour la commune (Pierre Naour au Bourg) car chacun faisait encore cuire son pain complet dans les fours ruraux.
    • Seulement deux instituteurs au Bourg (Mathurin Tanguy) et à Lestonan (Emile Godet [3]).
    • Le tonnelier de Kerourvois, chargé de confectionner des fûts en bois ...

Index des pages, classement alphabétique

Annotations

  1. Le décret du 5 mars 1848 stipule que « Tout Français âgé de 21 ans et résidant depuis 6 mois dans la commune est électeur ». Depuis cette date, le système électoral a été modifié entre autres par l'ordonnance du gouvernement provisoire à Alger du 21 avril 1944 instaurant le suffrage universel pour les femmes, et par la loi du 5 juillet 1974 ramenant à 18 ans la majorité électorale établie par la Constitution de 1848 qui était de 21 ans.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Années soulignées = sources déjà disponibles en version numérisée.
  3. Paul Emile Godet, est né à Neuilly-le-Dien (Somme) le 19 octobre 1864. Il est affecté dans le Finistère à Lambézellec en 1883, puis à Landerneau, Bourg-Blanc, Brest, Logonna-Daoulas, Plougastel-Daoulas, Ploudaniel. En octobre 1898 il est nommé directeur à l'école des garçons de Lestonan où il va rester 14 ans jusqu'en 1912.



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Thème de l'article : Informations généalogiques sur les familles d'Ergué-Gabéric. Création : Juin 2011    Màj : 18.12.2023