A. Résumé biographique - archive Norbert Bernard 2005

De GrandTerrier

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On trouvera ici un résumé de la biographie et de l'œuvre de Jean-Marie Déguignet.

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Autres lectures : « B. Le Personnage - archive Norbert Bernard 2005 » ¤ « C. L'Oeuvre - archive Norbert Bernard oct. 2005 » ¤ « D. Citoyen du Monde - archive Norbert Bernard 2005 » ¤ « E. Revue de presse - archive Norbert Bernard 2005 » ¤ « F. Enigmes à élucider - archive Norbert Bernard 2005 » ¤ « Espace Déguignet » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (Revue de Paris) » ¤ 

L'Espace Déguignet, un site pour la mémoire

Norbert Bernard
Initialement l'Espace Déguignet était présent sur Internet à l'adresse www.deguignet.org et était animé par Norbert Bernard, chercheur émérite décédé le 18 septembre 2005. A la mémoire de Norbert, nous avons voulu que son projet ait une continuité sur la toile.

Cet espace Déguignet a pour objectif de publier les informations inédites que Norbert avait rassemblées sur cet étonnant voyageur du bout du monde, chroniqueur iconoclaste de la dernière moitié du 19e siècle. Il a aussi pour vocation d'informer et de faire connaître tous les nouveaux prolongements de ses livres déjà publiés, ou à la découverte de faits historiques relatés, voire de nouveaux manuscrits.

Biographie : mendicité, campagnes, misère

Jean-Marie Déguignet

Jean-Marie Déguignet, né le 19 juillet 1834 à Guengat, est issu d'une famille de condition très modeste. Son père était fermier à sa naissance, mais au bord de la ruine, il perdit son bail deux mois plus tard. Il dut louer un veux taudis rue Vily à Quimper. Deux ans après, il emménagea avec sa famille dans un penn-ty au village de Guelenec à Ergué-Gabéric où il vendit ses services chez des fermiers pour huit à douze sous par jour.

Sa famille subit de plein fouet la misère engendrée par l'épidémie de mildiou des années 1845 et 46 - celle qui provoqua l'émigration des Irlandais.
Il devint donc mendiant. Après cette crise, il parvint à se faire engager dans plusieurs fermes comme vacher, notamment à la ferme-école d'agriculture de Kermahonnet en Kerfeunteun. Récupérant des feuilles oubliées par des élèves, il apprend à écrire et lire le français par lui-même.

En 1854, il s'engagea dans l'armée de Napoléon III. Il y restera 14 ans. Il participa à la Guerre de Crimée, à la campagne d'Italie, à la soumission de la Kabylie en Algérie, ainsi qu'à l'expédition du Mexique. Lors de ces campagnes il apprit l'italien et l'espagnol, aidé en cela par ses connaissances en latin apprises au catéchisme.Il servit successivement dans le 37e, le 26e, le 63e et le 7e régiment d'infanterie de ligne.

Revenu en Bretagne, il se maria et devint fermier à Ergué-Armel pendant 15 ans. Il sera ensuite tenancier d'un débit de boisson, puis agent d'assurances. Sa femme mourut alors dans un delirium tremens, et il abandonna ce commerce.

Il obtint ensuite une licence pour être débitant de tabac à Pluguffan. Mais en butte à l'opposition du curé qui incitait depuis sa chaire au boycott de son commerce, car Déguignet était ouvertement anticlérical, il dut quitter la commune au bout de quelques années.

Retombé dans la misère, il passera ses dernières années à Quimper où il fréquentait la bibliothèque municipale pour y lire les journaux républicains. Il rédigea même sa vie par deux fois, car il en avait vendu le premier manuscrit à Anatole Le Braz et cru que ce dernier avait voulu faire disparaître son témoignage.

Il décéda à l'hospice de Quimper, le 29 août 1905 à six heures du matin.

Destinée de l'œuvre : entêtement d'un écrivain paysan, soldat et rebelle

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Anatole Le Braz ne publia que le début du premier manuscrit dans la Revue de Paris pendant l'hiver 1904-1905. Le récit s'achève avec la campagne d'Italie et une mention «À suivre», mais il n'y eut aucune suite. Le reste de cette première version est perdu.

Ce n'est que près d'un siècle plus tard, et presque par hasard, que le manuscrit de la seconde rédaction fut retrouvé et publié, avec un immense succès populaire : plus de 300 000 exemplaires de vendus en France avec des traductions en italien, en tchèque et en anglais. Et cela malgré une presse parisienne quasi silencieuse, à part Michel Polac, et aussi de nombreuses interventions de ses éditeurs dans les médias.

À côté de ses mémoires proprement dites, il reste encore quelques textes de réflexions personnelles (une Vie de Jésus, une Histoire des mythes) et quelques cahiers « de travail » (un cahier de note, son testament moral, des brouillons de lettres) en grande partie inédits.

Son œuvre a passionné, d'une part car elle laisse un rare témoignage sur la mentalité et l'évolution politique vers la République des paysans de la région de Quimper vers la fin du XIXe siècle. Les pages qui sont consacrées aux campagnes militaires sont également une rareté, car écrites par un homme du rang.
D'autre part Déguignet est un remarquable écrivain. Il avait lu la plupart de ses prédécesseurs, et maîtrisait la prose classique ; or il écrivait sans afféterie mais avec passion : au terme d'une destinée aventureuse mais ratée, il en avait à dire, et le lecteur sait vite le distinguer du pisse-copie ambitieux qu'on sent suer devant la page blanche.

Le portrait que Déguignet trace de lui-même nous montre un homme aux fortes convictions républicaines et anticléricales, capable d'entraîner ses égaux, polyglotte, surdoué, très intelligent et sans doute habile agriculteur, mais probablement susceptible d'outrances langagières qui ne facilitaient pas son insertion dans la société de son siècle.

Œuvres et publications : de la Revue de Paris aux Intégrales et Traductions

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Première version de ses mémoires :

Deuxième version de ses mémoires :

Autres extraits des Mémoires :

Autres écrits de Jean-Marie Déguignet

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Traductions :
  • tchèque : Paměti bretonského venkovana, Praha, Mladá fronta, (2003)
  • américaine : Memoirs of a Breton Peasant, Seven Stories Press / Linda Asher (2004)
  • italienne : Memorie di un contadino, Rizzoli (2005)
  • russe : Mémoires de Basse-Bretagne, ImmWerden / Gennady Bednarchika, chapitre La guerre de Crimée extrait de la Revue de Paris (2008)

Musiques :

  • "La ballade de Jean-Marie" : pièce de Pascal Rode en 16 tableaux musicaux relatant la vie de Jean-Marie, de sa plus jeune enfance, en passant par la mort de son fils jusqu'à sa descente aux enfers.

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