Bodenn, Bodenn Pridiry an Laez

De GrandTerrier

Variantes bilingues : Bodenn (FR), Bodenn Pridiry an Laez (BR)

Signification : "ermitage du haut ou demeure élevée pour la méditation"

Décomposition : Bod pour "demeure, résidence", Pridiry "pensée, philosophie", et Laez pour "hauteur"

Relevés : 1540, 1544, 1679, 1685, 1790, 1834

Coordonnées géographiques : lat. 47.997791, long. -4.036789, cf. « Géo.Bodenn »

Présentation générale

Explications toponymiques

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Bodenn

Orthographe Année Source Référence, côte
Boden pridiry 1540 A.D.F. A. 87
Boden pridiry an laez 1544 A.D.F. A. 38
Boden bridiry 1679 A.D.F. A. 87
Boden 1681 A.C.E-G. B.M.S.
Botden 1685 A.C.E-G. B.M.S.
Boden 1790 A.D.F. Recensement
Boden 1834 A.C.E-G. Ancien cadastre
Boden 1962 A.C.E.-G. Cadastre

Bodenn est un nom très usité en breton, il désigne une résidence, une demeure ou un refuge. Au Moyen-Age, il est suivi de Pridiry, qui vient de preder : pensée, philosophie. Cet endroit a très bien pu abriter un ermite. An laez qu'on dirait aujourd'hui Al lae(z), (le Z ne se prononce plus), est le même mot que dans Loch Laez, la cabane du haut. Ce lieu est réputé pour avoir abrité un établissement romain qu'on appelait au XIXe siècle coz castel. Il est possible que ces ruines aient abrité un petit établissement monastique.

Pour le lieu-dit, Bernez Rouz avance l'explication suivante dans son mémoire en breton de 1977 (et son résumé écrit en 1980) :

-- Boden Boden-phonétique.jpg (Bodenn), 1544 : boden pridiry an laez, 1681 : boden, 1685

botden


Stumm unander bod e tle bezañ. Pa gaver alies anvioù-lec'h bodic, bodan stummet a-ziwar bod e kaver kenkoulz all bodenn, bodennec, bodennou stummet a-ziwar bodenn. Botden a seblant bezañ ur fazi rak n'eo bet kavet nemet ur wech.

Er XVIvet kantved e kaver dalc'hmat Boden Pridiry an Laez. Prederi (méditation, pensée) a zo meneget e kement geriadur, hag eñ pridiry war ar re goshañ.

Dre benn da hemañ eo bodenn gant ar ster : lec'h anneziñ, lec'h gwareziñ a zo amañ sur a-walc'h. Roiñ bod da unan bennak a zo degemer anezhañ en e di. Posubl eo a vije bet ul lean pe ur penitiour o tont eno da anneziñ gwechall gozh.


BODENN : Prononcer "boun" (le D entre deux voyelles ne se prononce pas). La forme primitive est Boden pridiry an laez en 1540. Bodenn est un mot qui désignait autrefois un refuge, et pridiry signifie méditation. Il a dût exister à Bodenn un ermitage, un lieu de méditation sur la hauteur (an lae peut être à l'emplacement du camp romain dont on voit encore quelques vestiges).

Albert Deshayes dans son dictionnaire des noms de lieux bretons, deux explications toponymique pages 98 et 160 :

PARTIE "Décrire la nature"
Chapitre "La forêt, le bois et les lieux feuillus"

Bod "touffe, buisson" se présente lorsqu'il est employé seul sous une forme dérivée : diminutive [...], pluriell [...], en -eg [...], en -enn avec le sens de "buisson" [...].

Le terme bod est associé à un : nom d'arbre [...], nom de plante [...], nom d'animal [...], qualificatif [...].

On le relève aussi sous diverses graphies : bod [...], bot [...], boud [...], bout [...], bo- dans Bohars en Ergué-Gabéric (29) [...], bou [...], bos [...]

Enfin, il se montre à peu de reprises comme second élément associé à kêr, penn ou toull, le plus souvent au pluriel.


PARTIE "Décrire la nature"
Chapitre "Les lieux habités"

Bod "demeure, résidence" procède du vieux breton bod et correspond au cornique bos de même sens. Ce terme dénonce un peuplement qui s'est effectué au cours du haut Moyen Age. On le note employé seul à ving-sept reprises dans [...] et sous sa forme dérivée dans Boden [...]

Placé en premier élément de composé, on le note associé à : un nom de personne [...], un qualificatif [...], un substantif [...]

Ce terme est graphié soit bod, soit bot mais on le note aussi noté : boud, bo-, bou-, bos, bous, brod, beau, bois, pont, pom.

Comme second élément, on le relève associé à neuf autres termes, sous la forme lénifiée vot ou ses variantes vout, -ot et -out, dont : koad (bois) ..., maes "champ non clos" ...