Chapelle de Kerdévot, sant Telo et Gwenêl en breton, Feiz ha Breiz 1926

De GrandTerrier

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Le Feiz ha Breiz [1], le journal en langue bretonne de l'évêché de Quimper et de Léon, a publié en 1926 de nombreux articles sur les chapelles de Cornouaille, dont Kerdévot, et dans celle sur Ti-Man-Doué on trouve un fragment de cantique sur les saints Guénolé et Gwenael, vénérés au pays d'Ergué.

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Autres lectures : « Saint Gwenhaël (6e siècle) » ¤ « MORVANNOU Fañch - Saint Guénaël » ¤ « Cantique de saint Guinal d'Ergué-Gabéric » ¤ « Sant Gwenael » ¤ « Saint Guenaël d'Ergué-Gabéric, OF-LQ 1985 » ¤ « Espace Kerdévot » ¤ « 1910-1935 Notes et coupures gabéricoises de Louis Le Guennec » ¤ « VILLEMARQUÉ Théodore Hersart (de la) - Le Barzaz Breiz » ¤ « CROIX-VEILLARD - Dictionnaire du patrimoine breton » ¤ 

Présentation

Dans l'extrait de cantique ci-dessous où les paroissiens quimpérois sont invités à faire leurs dévotion à la chapelle de Ti-Mann-Doue, on se rend compte à quel point les deux saints du 6e siècle sont vénérés au Grand Ergué, ce qui peut se comprendre car saint Gwenael est né à Kerrouz-Tréodet, qu'il y est le saint patron et que saint Guénolé s'était déplacé pour le convaincre de le suivre (saint Gwenael sera le successeur de saint Guénolé à l’abbaye de Landévennec).

On peut se demander à quelle occasion un quimpérois rentre chez lui en revenant d'Ergué-Gabéric : est-ce après un pèlerinage ou le pardon de la chapelle de Kerdévot ? On peut aussi noter un point commun entre les deux chapelles : comme à Kerdévot, le jeudi saint précédant Pâques, un pardon muet (« pardon mud » en breton) est organisé à Ti-Mamm-Doue.

Quant à la chapelle de Kerdévot, le texte breton de l'article de juin 1926 reprend les thèmes classiques historiques et iconographiques du mémorialiste Louis Le Guennec : la légende du retable arrivé de Flandres (« Oter Kerdevot zo unan eus kaera labouriou kizellet war ar c'hoad e Breiz-Izel » (le retable de Kerdévot est l'un des plus belles oeuvres en bois de toute la basee-Bretagne), le cantique de 1712 avec l'épisode des marins de Duguouay-Trouin ... et se termine par la gwerz « Bozenn Eliant » (la peste d'Elliant) de Théodore Hersart de la Villemarqué dans son « Barzaz Breiz ».

L'article ne manque pas de mentionner l'existence de saint Théleau chevauchant un cerf : « ouz skeudenn Sant Telo a-ramp war eur c'haro ». La statue aux couleurs pastels de l’évêque en chape, mitre et crosse a été magnifiquement restaurée en décembre 1979 par le sculpteur gabéricois Laouic Saliou. La légende rapporte qu’un seigneur offrit à l’ermite Télo les terres qu’il pourrait enclore en une nuit, avant le chant du coq ; le saint se servit d’un cerf comme monture pour délimiter son nouveau territoire.

Le saint très populaire, originaire du pays de Galles, n'est pas un grand saint officiel (bien que conseiller de saint Samson) et Albert Le Grand dans ses « Vies des Saints d'Armorique » ne le mentionne même pas. Seule une courte note d'A.-M. Thomas évoque la grande dévotion dont il était l'objet. Dans le « Dictionnaire du Patrimoine breton » d'Alain Croix et de Jean-Yves Veillard, une photo de la statue du saint à Kerdévot illustre l'article Saints, et un exemple de vénération populaire apporté par la diffusion des « Buhez ar Sent » (vie des Saints) aux 19e et 20 siècles.

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(dessin de Louis Le Guennec)

Transcription

Juin 1926 - Ty-Mamm-Doue

Et traduction française du fragment du cantique.

KERNE - Epad miz mê, re Gerfeunteun ha re Gemper zo bet alies oc'h ober eur gwel da unan eux kaera chapeliou savet d'an Introun Varia wardro Kemper.

Ne vo pell, e vo grêt enni ar pardon bras d'ar zul kenta a viz Gouere. Setu eta :

Novembre 1926 - Intron Varia Kerdevot

Présentation de la chapelle de Kerdevot.

KERNE, PARDON AN TEIR VARI (Kendalc'h)

Intron Varia Kerdevot

An oferenn vintin er Sklerder, an oferenn-bred e ti Intron Varia Izel-Vor, d'ar gousperou breman da Gerdevot e parrez an Erge-Vras.

Eur peziad mat a hend, zo d'oher evit mont di deus ar Forest. Ne iafomp ket da lonka poultrenn war hend bras Kemper da Gonk, na da gask disheol elec'h n'eus bod koad ebet war ar c'hleuniou. Deomp kentoc'h gant hend Erge-Vihan. Diskennomp goude d'ar stankenn, d'an drao- nienn ledan e teu enni Ster-Jet ha Ster-Odet da veska o dour. Treuzomp Ster-Jet e Pont an Dour Gwenn ha kemeromp hend Elliant, hag e vimp buan e Penn hor beach.

F.M., diwar notennou L. ar Gwennec

Tennet eus leor « Barzaz-Breiz » Kermarker.

Coupures de presse

Annotations

  1. « Feiz ha Breiz » est le premier journal hebdomadaire en langue bretonne, fondé en 1865 par le vicaire général Léopold-René de Léséleuc, sous la mandature de Mgr Sergent, et diffusé jusqu'en 1884, puis de 1899 à 1944, et enfin depuis 1945. De 1865 à 1883 la direction et rédaction furent assurées par Gabriel Morvan, puis par l'abbé Nédélec. En 1911, l'abbé Jean-Marie Perrot, rédacteur pour Feiz ha Breiz depuis 1902 en prend la direction jusqu'à sa mort en 1943. La revue Kroaz Breiz succéda de 1948 à 1950 à la revue Feiz ha Breiz, puis changea de nom pour s’appeler Bleun-Brug (1951-1984) quand elle commença à publier des articles en français.
  2. Skip : "moan", c'est-à-dire élancé.
  3. A n'em wef : se tordent.
  4. Gwaligner-se : reuziou, fléaux, malheurs.
  5. Bard, poète, pôtr ar gwerziou.



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Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Création : octobre 2006    Màj : 19.08.2023