Crec'h Congar, Krec'h Kongar

De GrandTerrier

Variantes bilingues : Crec'h Congar (FR), Krec'h Kongar (BR)

Signification : "colline du dénommé Congar" et aujourd'hui disparu

Décomposition : Kenec'h ou krec'h pour "colline, hauteur" et Congar (saint Irlandais) ou Concar (comte de Cornouaille), formé de con "chien guerrier" et car "ami, parent"

Relevés : 1426, 1483, 1536, 1539, 1540, 1647, 1681

Coordonnées géographiques : lat. 48.007123, long. -4.05211, cf. « Géo.Crec'h Congar »

Présentation générale

Explications toponymiques

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Krec'h Kongar

Orthographe Année Source Référence, côte
Knechcongar 1426 R.N.B  
Chrechcongar 1483 A.D.L-A. B 2012
Quenechcongar 1536 R.N.B  
Quenechgongar 1539 A.D.L-A. B 2012
Quenechcongar 1540 A.D.F. A 38
Creahcongar 1647 A.D.F. 32 J 80
Creahgongar 1681 A.D.F. A 38

Le moulin de Krec'h Kongar se trouvait dans le vallon de Pennervan. Ce qui indique la proximité du manoir dont on ne sait rien. Krec'h signifie colline et Kongar est le nom d'un saint Irlandais.

En 1540 (Archives départementales de Loire-Atlantique, B 2012/8), le seigneur de Quenechcongar (Pennerven) délimite ainsi son manoir :

« Quieulx manoir, moulin et terres cy dessus describez, sont situes en la paroisse de Ergué-Gaberyc, ferantz d'ugn endroict sur le villaige de Lesebel, d'aultre costé sur le villaige de Kerurgoez, d'aultre endroict sur le chemyn qui conduict de Pont-Odet à la chappelle de Sainct-Guenolay, d'aultre endroict sur terres du villaige de Squyvydan. »chappelle de Sainct-Guenolay, d'aultre endroict sur terres du villaige de Squyvydan. ».

Henri Chauveur relève les faits et hypothèses suivantes :

La désignation du moulin apparaît en 1573. Il est mentionné sur le registre des naissances de Ergué-Gabéric en 1680 et 1682 pour deux enfants François et Anne de Guy Laouenan/Lavanant, époux de Marie Jezequel. Les témoins sont entre autres Ricquart de Kerfres et Anne le Masson femme de Louis Laurans de Squividan. C’est la proximité du lieu d’habitation des témoins qui permet de penser que ce moulin est celui mentionné sur le cadastre de 1835 par le biais des noms de parcelles et par la situation en contre-bas de Kerhamus et de Crec’h Congar, ancienne désignation d’un manoir ou château situé au voisinage de Pennervan (confirmé par Jean Istin et Norbert Bernard). Deux naissances y sont situées en 1682 et 1684 et des décès en 1704 et 1720.

A propos du terme "Krec'h", Albert Deshayes précise dans son Dictionnaire des noms de lieux bretons (page 165) et dans son livre "Villages et lieux-dits de Quimper" :

PARTIE "Décrivons la nature"
Chapitre "Le relief"


Krec'h "côte, colline" est issu du vieux breton cnoch glosant tumulus au sens de "monticule, tertre, hauteur" par le moyen breton knech. Il est à remarquer la multiplicité des variantes qu'offre ce terme et à ce sujet, Bernard Tanguy écrit : "Une variante en -a-, *knach, est apparue sous l'influence probable de la consomme vélaire finale ... L'apparition d'une voyelle épenthétique dans le groupe -cn- initial, devenant kan-, ken-, kin-, kon-. Lorsque celle-ci ne s'est pas développée, le groupe -kn a évolué de deux manières : d'une part, perdant l'occlusive initiale, il s'est réduit à n-, d'autre part il a évolué en kr-.


Voyons maintenant les formes variées prises par ce terme :

  • quénéac'h dans Quénéach-Daniel en Ergué-Gabéric (29), Knechdaniel en 1460.
  • ...

Enfin, ce terme se compose avec :

  • un nom de paroisse : Créach-Cast en Cast (29), Kernech Cast en 1639, Créach-Ergué en Ergué-Gabéric (29), Kernechergué en 1540, Quénichbeuzec en Pont-Croix (29), Kernecveuzec en 1536.
  • ...



Krec'h :
Breton moderne : krec'h, côte, hauteur. Moyen breton, knech, quenech ou querneach. Forme léonaise et ancienne : créac'h.
Dans le Cart. de l'Eglise de Quimper est traduit en latin par colle.

Albert Deshayes donne plusieurs informations complémentaires dans son Dictionnaire des noms de lieux bretons quant à l'interprétation du terme "Congar"  :

PARTIE "Des noms de personne"
Chapitre "Des noms de baptême bretons"


Congar était, sous la graphie Concar du vieux breton, le nom du troisième comte de Cornouaille. Le second élément est le terme car "ami, parent". On le relève dans quatorze lieux en composition avec : aunaie, gwazh "ruisseau", kêr "lieu habité, killi "bosquet", koad "bois", lann "lieu sacré", les "cour seigneuriale", res "coteau".
(Page 274 du Dictionnaire des noms de lieux bretons)


Pour le 1er élément con :

DES NOMS DE GUERRIERS

Beaucoup de noms présentent en syllabe initiale le terme con- dont le sens en vieux breton était "élevé, éminent" ; c'était aussi le cas régime du vieux breton ci, chien. Léon Fleuriot - Le vieux breton (Eléments d'une grammaire): "Les noms de arth, ours, ci, chien, ... se retrouvent dans les littératures galloise et irlandaises anciennes, comme dans les noms propres vieux bretons, comme qualificatifs élogieux attribués aux guerriers".
(Page 35 du Dictionnaire des noms de familles bretons)


Congar (Cungar, vers 1081-1114, cartulaire de Quimperlé ; Congar, 1426, Dineault, Plobannalec, Plomelin, Plonéour, 1543, Ploujean ; Gongar, 1628, Scaër, a été donné comme saint irlandais du VIIe siècle qui aurait abordé en Bretagne sur la route de son pélerinage à Rome et à Jérusalem.
(Page 41 du Dictionnaire des noms de familles bretons)

Gwennolé Le Menn, page 208 de son livre "Les noms de famille les plus portées en Bretagne", confirme l'explication avancée par Albert Deshayes pour le patronyme Congar :

Rohan 1480 22, composé avec le nom vieux-breton Congar de Con (voir Conan) et Car, Congard (peut-être confusion avec Congall est le patron de Landéda 29 (cf noms de famille Congar, par abus Congard) d'où nom de lieux Roc'hongar 29 > Roc'hcongar, 1594, Rochongar.