Le cahier manuscrit des poèmes et lettres de Déguignet en 1899-1900

De GrandTerrier

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Ce cahier de copies de lettres et poèmes, qui n'a pas été intégré dans l'intégrale des mémoires d'un paysan bas-breton, a fait par contre l'objet en 1999 d'une édition spéciale intitulée « Rimes et révoltes » concoctée par Laurent Quevilly, journaliste et correspondant d'Ouest-France, et Louis Bertholom, qui y ont sélectionné six poèmes, les 6 autres pièces restant à ce jour inédites.

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Manuscrit original conservé à la médiathèque de Quimper, qui, dans le cadre du plan de numérisation des documents patrimoniaux, a procédé à leur numérisation et les met à disposition sur son site Internet : http://mediatheques.quimper-bretagne-occidentale.bzh.

Autres lectures : « Les 24 cahiers manuscrits de la seconde série des mémoires de Jean-Marie Déguignet » ¤ « Les manuscrits de Déguignet, OF-LQ 1984 » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un Paysan Bas-Breton » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Rimes et Révoltes » ¤ « Espace Déguignet » ¤ « PABAN Adolphe - Au Stang-Ala "au bord de la mer bretonne" » ¤ 

Présentation

Il s'agit d'un cahier de 59 pages avec une jolie couverture marine, dans lequel Déguignet a recopié ses œuvres poétiques composées en quatrain et les lettres d'accompagnement, et qui a été mis de côté lors de la découverte et publication des 24 autres cahiers de ses mémoires. En voici ci-dessous la transcription presque achevée, laquelle servira peut-être à une édition à venir.

Avec ces poèmes et commentaires, on découvre un lecteur érudit et toujours attentif à l'actualité culturelle de son temps. Ainsi la première page est une annonce du congrès de Vannes de l'URB (Union Régionaliste de Bretagne) en août 1899 pour le « quatrième anniversaire de la réunion de la Bretagne à la France », le contrat de mariage de la Reine Anne avec Louis XII ayant été signé en 1499. Et les dernières pages évoquent l'exposition bretonne de Paris en 1900, c'est-à-dire le village breton de l'exposition universelle.

Dans ses quatrains Déguignet pastiche tout d'abord les œuvres des poètes contemporains bretons qu'il abhorre le plus, à savoir Anatole Le Braz [1] (« Terre d'Armor » dans « La Chanson de la Bretagne », publiée en 1982), Adolphe Paban [2] (« Au bord de la mer » en 1894) et Frédéric Le Guyader [3] (« L'Ere bretonne » en 1896).

Anatole Le Braz, « Pilleur, fripon, voleur, véritable fripouille », est la tête de turc qu'il invective le plus, avec une rage décuplée car il lui avait extorqué une première série de ses cahiers en n'en faisant qu'une publication partielle et tardive. Il s'attaque donc au poème « Terre d'Armor » dont il recopie le texte in extenso, qu'il fait suivre d'un relevé des expressions qu'il trouve grotesque, et ensuite il présente plusieurs poèmes de sa composition où il pastiche allégrement le style et les thèmes de « ce parasite ignoble de la littérature » :

Cette terre d'Armor n'est point faite en pierre
Comme le dit Le Braz, le chantre de la mort [...]
Alors notre soleil bercé sur les nuages
Riant comme une tourte agitant ses poings d'or
Verrait encor resplendir, sous des hommes plus sages,
Le printemps discret de la terre d'Armor.

Les deux autres poètes honnis sont Adolphe Paban et Jean-François Le Guyader. Le premier connu pour son poème « Au Stangala » a écrit un recueil intitulé « Au bord de la mer » que Déguignet transforme en :

J'allais philosophant sur le bord de la mer,
Dont les eaux se mouraient maintenant dans l'azur,
Respirant les douceurs et les senteurs de l'air,
De l'air renouvelé, doux, embaumé et pur.

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Dans les deux versions, l'originale et la caricature, les héros de la mythologie grecque s'en donnent à cœur joie. Pour le recueil de « L'Ere bretonne » de Guyader ce sont les personnages bibliques qui sont mis en scène. D'autres poèmes sont aussi dressés à d'autres personnages symboliques qui ne sont pas écrivains : son propriétaire terrien noble Malherbe de la Boixière, le curé satanique dénommé Legal.

Le contenu de ce cahier est un mélange de Charlie Hebdo et de Canard enchaîné, on y trouve des caricatures où il force le trait en imitant le texte original, mais aussi des dénonciation des exactions des puissants, qu'ils soient politiques ou ecclésiastiques, et de la misère : « On pourrait croire que le mot fougère a été mis pour rimer avec misère (2e quatrain). Mais la rime est juste et vraie : j'ai couché pendant six ans sur la fougère, ne voulant pas tendre la main pour avoir de la paille. »

Fac-similes et table des matières

Cahier CLP1899-1900  : [Accès au cahier]

  • [p. 02]
     : 1. Congrès de l'URB d'août 1899 à Vannes
  • [p. 03]
     : 2. Vers adressés à Le Braz Anatole qui m'a volé, le 1er janvier 1898, 24 manuscrits de mes mémoires
  • [p. 08]
     : 3. Poème "Terre d'Armor" adressé au rédacteur du journal Le Clocher Breton
  • [p. 11]
     : 4. Lettre adressée à l'inspecteur d'académie au sujet de Le Braz professeur au lycée de Quimper, le 5 décembre 1898
  • [p. 15]
     : 5. Poème adressé au triste sire Le Braz Anatole le premier janvier 1899
  • [p. 20]
     : 6. Poème "Au bord de la mer", A. Paban poète, rédacteur du Finistère
  • [p. 28]
     : 7. Poème "À Monsieur Malherbe de la Boixière"
  • [p. 39]
     : 8. Poème pour le poète Frédéric Le Guyader
  • [p. 42]
     : 9. Poème "À Legal curé d'Ergué-Armel un des persécuteurs complice de Malherbe de la Boixière"
  • [p. 46]
     : 10. En réponse aux vers du poète Le Braz sur la ville de Quimper, lors de la cavalcade du 9 avril 1899
  • [p. 48]
     : 11. Lettre adressée à Calvez Christophe le 18 avril au café de la marine à Quimper
  • [p. 53]
     : 12. Poème "Terre d'Armor", lettre envoyée au président de l'Exposition Bretonne le 12 avril 1900 Quimper

Transcriptions

1. Congrès de l'URB

À l'occasion du quatrième anniversaire de la réunion de la Bretagne à la France, 1499, les régionalistes bretons qui demandent la désunion, se proposent de célébrer ce centenaire à Vannes au mois d'Août. À cette occasion un concours de gwerz [4] et de sôn est ouvert entre les bardes des trois dialectes bretons, un beau prix sera décerné au sôn ou gwerz [4] [...] dans chaque [...], pour ces gwerz [4] et sôn il y [...] un sujet composé et un autre laissé à [...] du barde. Les [...] doivent être adressés pour le dialecte de Vannes à Mr Bouléan à Sainte Anne d'Auray, et pour les dialectes de Léon et de Tréguier au président le fripon Le Braz Anatole à Quimper.


2. Vers adressés à Le Braz

Vers adressés à Le Braz Anatole qui m'a volé, le 1er janvier 1898, 24 manuscrits de mes mémoires

Je rêvais l'autre nuit que la pâle Atropos [5],
Laquelle à notre Ankou fait de la jalousie,
Etait venue à moi avec ses gros ciseaux
Me tranchant en riant le filet de la vie.

Je me trouvais alors sur le bord d'un fossé
Où par avance j'étais destiné à mourir
Ainsi que doit mourir un pauvre guenille
Pour mourir dignement et finir de souffrir.


3. Poème "Terre d'Armor" au Clocher Breton

Ce petit poème est une réponse à Le Braz au sujet de son poème "Terre d'Armor" publié dans Le Clocher Breton page 216, année 1898. Il fut adressé au rédacteur de cette revue avec des commentaires en prose sur ce poète [...] et voleur.

Voici ce fameux poème de ce poète pédant, jésuistico-clérifard, président des Régionalistes ou plutôt des séparatistes bretons desquels il a la loyale intention d'en devenir roi.

- Terre d'Armor -

C'est une terre en pierres qui tombe en ruines,
C'est un cadavre épars d'un pays effondré,
Un fantôme de ciel erre dans la brume
En quête d'un soleil qui s'est évaporé.

Les rochers mêmes au bord des mers tristes se meurent
D'un mal mystérieux, nostalgiques et fatal,
Et la lumière grise a dans ses yeux qui pleurent,
Le regard immolé d'une sœur d'hôpital.


4. Lettre adressée à l'inspecteur d'académie

Lettre adressée à l'inspecteur d'académie au sujet de Le Braz professeur au lycée de Quimper, le 5 décembre 1898

Monsieur l'inspecteur

Il y aura bientôt un an que Le Braz Anatole disciple du charlatan Renan me vola 24 manuscrits. Ni plus ni moins que comme un vulgaire pickpocket. Je sais depuis longtemps que ce triste sire était copiste, pilleur, plagiaire ; je savais aussi qu'il était professeur de je ne sais quoi au lycée. Mais je ne savais pas qu'il était un professionnel du vol à l'américaine. Et ce coquin jésuite est protégé, flatté, adulé, courtisé, honoré, et n'entend plus que d'être couronné roi des bretons dont il n'est encore que le président. Il le montre sans doute par sa fourberie er ses lâchetés. Je ne puis entrer ici dans tous les détails de la lettre que je vous ai dédié au sujet de ce fripon de Stang-ar-c'hoat dont les incroyables et imposantes manœuvres sont connues de tout le monde.


5. Poème adressé au triste sire Le Braz

Poème adressé au triste sire Le Braz Anatole le premier janvier 1899

Voici l'anniversaire du plus horrible crime
Que tu aies commis hypocrite immonde
Et dont tu me choisis pour en être victime,
Moi pauvre créature isolé en ce monde.

Qui ai toujours été et partout exploité,
Jusqu'en mes derniers jours plongé dans la misère,
Persécuté, volé et mis sur la fougère,
Par des êtres sans cœur, sans âmes et sans pitié.

Note de l'auteur : On pourrait croire que le mot fougère a été mis pour rimer avec misère (2e quatrain). Mais la rime est juste et vraie : j'ai couché pendant six ans sur la fougère, ne voulant pas tendre la main pour avoir de la paille, moi qui en ai tant donné aux malheureux quand j'en avais et autres choses encore.


6. Poème "Au bord de la mer", A. Paban

À Paban [2] poète, rédacteur du Finistère [16].

Me trouvant sur le bord de l'élément liquide,
Une nuit orageuse sans étoiles ni lune,
J'étais à contempler cette onde perfide,
Lorsque je fus frappé par la voix de Neptune.

Cette voix de tonnerre épouvantait les flots
Qui s'enfuyaient roulant en montagnes vivantes,
Et de la voix du dieu apportant les échos
Aux roches granitiques épeurées et tremblantes.

N'est-ce pas Mr l'illustre poète et dans l'azur, ce n'est pas ces écrits qui hantent les cerveaux [...] et pourris de vos collégiens, gribouilleurs des « feuilles immondes », et de leurs lectures empoisonnées.

7. Poème "À Monsieur Malherbe de la Boixière"

À Monsieur Malherbe de la Boixière [20]

Je rêvais l'autre nuit que la Grecque Atropos [5]
De notre Ankou [21] breton, compagne et amie,
Était venue chez moi avec ses gros ciseaux
Me trancher en riant le filet de la vie.

Mon corps fut traîné aussitôt dans la terre
Avec tous les égards dus à celui d'un chien
Et il fut enfoui dans un grand cimetière
Et même (oh! horreur) à côté d'un chrétien.

Pendant ce discours l'âme immonde et criminelle de mon voisin se tin coi et comme clouée sur son fumier. Mais aux derniers mots elle poussa des hurlements et s'engouffra dans sa pourriture ; ses hurlements me réveillèrent et comme ce rêve me parut d'un[...] terrible [...],


8. Poème pour le poète Frédéric Le Guyader

Le Guyader [3], dit Paban [2], est poète accompli. Il a obtenu un prix pour son "Ere bretonne" en juin, il versifie la bible. « Cet admirable et sacré livre, le contenu et la poésie admirable de ce livre l'ont tenté » Le livre de Le Guyader sur la bible est un livre réussi. Il a laissé de côté le livre prophétique et n'a pris que les imprécations d'Ezéchiel contre Jérusalem, qu'il [...] d'une façon magistrales, voici sur la fille de pharaon :

Sous son voile léger tissé d'or et de lin,
Ru[...] à l'Aurore, elle vient à l'aurore
Au bout du fleuve lourd où tout sommeille encor,
Moi Hélios [...] dans l'azur opalin.


9. Poème "À Legal curé d'Ergué-Armel

À Legal curé d'Ergué-Armel un des messeigneurs complices de Malherbe de la Boixière dans les crimes commis contre moi et mes enfants. Il reçut en son temps le poème adressé à Malherbe

Cet ignoble fripon qui se nommait Legal,
Qui avait été un des principaux complices,
Et qui aida Malherbe à faire tant de mal;
Était bien dans son rôle, offrant des sacrifices.

À son dieu cannibale qui demande toujours
De nouvelles victimes bonnes à dévorer ;
Et son bourreau Legal dans ses sacrées amours
Était toujours heureux de lui en immoler.

Ce sont bien là n'est-ce pas, vieux fripon, les seuls sentiments que vous éprouvez vois et vos confrères de la jésuiito-clericofardo-fripouillerie.


10. En réponse aux vers du poète Le Braz

En réponse aux vers du poète Le Braz sur la ville de Quimper lors de la cavalcade du 3 avril 1899, lu dans le Finistère [16]aujourd'hui 10 avril.

Ce qui me charme en toi, ô Quimper de Cornouaille
Ce n'est pas ton coeur paysan, ni tes airs de cité
Ce sont ces bons bougres, ces aimables canailles
Ces farceurs exploiteurs de l'amabilité.

Ce sont tous tes couvents et maisons de frères,
Et tes temples immenses, repaires de voleurs
Tes jésuitières immondes alias séminaires
Où s'exercent en masse de jeunes exploiteurs.


11. Lettre adressée à Calvez Christophe

Lettre adressée à Calvez Christophe le 18 avril pour répondre aux terribles questions implicitement exposées entre trois paysans bretons le 14 avril au café de la marine à Quimper.

Les français, y compris les bretons, savent lire et écrire aujourd'hui, ou du moins gribouiller du papier, mais quatre vingt dix neuf sur cent ne savent pas lire, ne comprennent pas la langue, ne savent ni penser, ni réfléchir. Les amis du sabre et du goupillon crient et hurlent aujourd'hui comme des fauves sur les francs-maçons, les protestants, les bien-penseurs et surtout sur les jésuites. Mais avant de crier sur les jésuites ils devraient, comme le leur a dit justement un de leurs [...] jeter aux égouts leur sales, leurs fétiches qui remplissent les temples catholiques, ces descendants directs de Sern, et cela par une lignée de bandits et [....].


12. Poème "Terre d'Armor", Exposition Bretonne

Terre d'Armor (Lettre envoyée au président de l'exposition bretonne à Paris le 12 avril 1900)

Cette terre d'Armor n'est point faite en pierre
Comme le dit Le Braz, le chantre de la mort.
Ce n'est point "un cadavre". C'est une riche terre
N'en déplaise à Le Braz et à d'autres encor.

Les légendes bretonnes nous apprennent très bien
Qu'elle a toujours été terre privilégiée,
Fertile et féconde tel le pays dorien [23]
Et comme lui aussi par tous les dieux, aimée.

Oui Messieurs, vous représentez la Bretagne à Paris comme les [...] gentlemen qui viennent se promener en automobile représentant l'Angleterre, ou comme la représentent autrefois les comtes et les marquis, ici ayant pu être fiers, fats, et orgueilleux, ne connaissant de la Bretagne que leurs châteaux.

Annnotations

  1. Anatole Le Braz (1859-1926) est né a Saint-Servais (Côtes-d'Armor). Il a écrit beaucoup d'ouvrages sur les traditions en Bretagne. Collecteur infatigable de contes, chansons et légendes populaires, il est considéré, avec Théodore Hersart de la Villemarqué. comme un des piliers du renouveau de la culture traditionnelle et populaire en Bretagne. Son œuvre la plus connue, éditée en 1893, est « La Légende de la mort en Basse-Bretagne ». Il a contribué à faire connaître les mémoires de Jean-Déguignet en publiant ses premiers cahiers en 1905 dans la Revue de Paris.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Adolphe Paban (1839-19..) est un poète français, auteur de Poésies (1859-1862), Mes tablettes (1866), Au bord de la mer bretonne : alouettes et goélands (1894), Les Roses de Kerné (1899). Il fut aussi régisseur puis conservateur du musée de Keriolet à Beuzec-Conq, journaliste et rédacteur en chef du journal républicain Le Finistère, correspondant du Figaro et du Clocher breton de Lorient, et fondateur-directeur de la Revue de la province.
  3. 3,0 et 3,1 Frédéric Le Guyader (1847-1926), originaire de Brasparts, est un poète et dramaturge breton. Membre de la Société Archéologique du Finistère, il est bibliothécaire de la ville de Quimper. Il publie notamment « La reine Anne », « L'ère bretonne », « La Chanson du cidre » et « Quimper théâtre ».
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Gwerz, au pluriel gwerzioù : « ballade, complainte », chant breton racontant une histoire, depuis l'anecdote jusqu'à l'épopée historique ou mythologique. Proches des ballades ou des complaintes, les gwerzioù illustrent des histoires majoritairement tragiques ou tristes. Ces chants populaires en langue bretonne se sont transmis oralement dans toute la Basse-Bretagne jusqu'au XXe siècle. [Terme BR] [Lexique BR]
  5. 5,0 et 5,1 Atropos : l'une des trois Parques de la mythologie qui coupait le fil de la vie.
  6. Mallozh gast : littéralement putain de malédiction.
  7. Ernest Renan, 1823-1892, auteur né à Tréguier, rationaliste, il développa des théories audacieuses sur les origines du christianisme.
  8. Oint : serait-ce en référence à l’onction liturgique : l’oint du Seigneur Jésus-Christ ?
  9. Edouard Drumont, 1844-1917, homme politique et journaliste antisémite.
  10. Dante Alighieri, 1265-1321, poète florentin.
  11. Sic transit gloria mundi : « Ainsi passe la gloire du monde ».
  12. Basile de Césarée (329-379), appelé également Basile le Grand est l'un des principaux Pères de l'Église.
  13. Ignace de Loyola (1491-1556) est un prêtre et théologien basque-espagnol, fondateur et premier Supérieur général de la Compagnie de Jésus. À la tête des jésuites, il devint un ardent promoteur de la réforme tridentine, aussi appelée Contre-Réforme.
  14. Yahvé : nom biblique de Dieu. Moloch : dieu des Ammonites, rivaux des Juifs. Zeus : nom grec de Jupiter. Odin : dieu de la mythologie scandinave.
  15. Grallon ou Gradlon est un roi légendaire de la ville d'Is qui aurait été engloutie par les flots.
  16. 16,0 et 16,1 Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914.
  17. Likes : école catholique quimpéroise.
  18. Phébé ou Phoébé : surnom d'Artenis assimilées à la Lune.
  19. Hélios : dieu du soleil et de la lumière.
  20. Malherbe de la Boixière : noble propriétaire de la ferme de Toulven en Ergué-Armel, qu'exploita pendant 15 ans Déguignet avant d'en être chassé.
  21. Ankou, Ankoù, sm. : bretonnisme, l'Ankou, traduit du breton « an Ankoù », est le serviteur de la mort en Basse-Bretagne ; son rôle est de récupérer dans sa charrette grinçante (karr / karrik an Ankoù) les âmes des défunts récents. On le représente comme un squelette revêtu d'un linceul, ou un homme grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure cachée par un large feutre et tenant à la main une faux qui diffère des faux ordinaires, en ce qu'elle a le tranchant tourné en dehors. L'Ankoù est parfois — à tort — confondu avec le diable, très présent par ailleurs dans la mythologie bretonne. Anatole Le Bras a popularisé l'Ankoù par la publication de sa "Légende de la Mort". Le mot est masculin en breton ; selon Dom Le Pelletier il serait à l'origine le pluriel de « anken » qui désigne l'angoisse, la peine. Arzel Even (revue Ogam, 1950-53) propose une autre étymologie : « nk » représente l'état réduit de la racine « nek » (périr) (nekros en grec, et nec, necare en latin). [Terme BR] [Lexique BR]
  22. Coblenz ou Koblentz : lieu de ralliement des émigrés français en 1792.
  23. Dorien : de la Doride, ancienne région de la Grêce centrale et de la côte sud-ouest de l'Asie Mineure.
  24. Penn-bazh, sf : bâton de marche qui servait d'arme à l'occasion. Littéralement bout de bâton, désigne le gourdin, à la fois utilitaire, défensif et décoratif qui ne quittait jamais les paysans cornouaillais dans leurs déplacements au 19e siècle. Taillé dans le buis, il présentait à l'une des extrémités un gros nœud de bois garni de clous et à l'autre bout, une lanière permettant de le faire tourner. [Terme BR] [Lexique BR]
  25. François Coppée (1842-1908) fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (La Mort des oiseaux), du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire.



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Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet Création : Septembre 2020    Màj : 30.09.2023