Modèle:Boisanger-2

De GrandTerrier

Quimper, Queblen,

Monsieur,

Je sais très bien que nos biens ont été vendus, et sans doute une portion de ces biens appartiennent à ma soeur, suivant la loi commune à touts les acquéreurs, s'il n'existait pas une pièce signée d'elle dans laquelle elle reconnait formellement que ces biens m'appartiennent et que c'est à ma soeur Bréart qu'appartient le droit de les gérer et de me les conserver. Il existe encor une autre pièce signée d'elle, et enregistrée depuis peu par laquelle elle demeure chargée de payer sa portion des dettes dont une grande partie a été contractée pour racheter les biens, ce qui était d'autant plus juste qu'elle a partagé ces biens, ce qu'elle n'aurait pas fait s'ils fussent restés dans les mains du gouvernement. Il est incontestable qu'en profitant du bien, elle devait aussi participer à les racheter.

Quant aux reproches que vous me faites d'avoir mis les moulins en vente sans la permission de ma soeur, j'ai cru que je pouvais chercher à me défaire d'une propriété extrêmement onéreuse, j'ai cru pouvoir le faire d'autant mieux qu'à mon arrivée ici ma seur me dit que ces biens m'appartenaient, qu'elle me donna une lettre pour Mr Lestrohem dans laquelle elle lui disait que j'en étais le véritable propriétaire et que désormais il ne traiterait qu'avec moi.

Je suis venu ici avec le désir de bien vivre avec touts mes parents, non seulement je ne me suis mélé d'aucune querelle, mais j'ai toujours engagé mes seurs à la paix et à l'union, si je n'obtiens pas ce but que je désire ce ne sera surement pas ma faute. Je suis avec attachement votre ami. Bréart.