Modèle:JMO2-116e-25091915

De GrandTerrier

« Récit complémentaire de l'assaut du 25 septembre 1915

Le 116e Régiment d'Infanterie avait comme objectif final la butte de Tahure qu'il devait aborder par l'ouest en évitant le village de Tahure qu'il devait laisser à l'est.

Deux bataillons en première ligne constituant chacun trois vagues d'assaut. Un bataillon chargé du nettoyage des tranchées, marchant derrière la 3e vague et détachant quelques hommes entre les premières et deuxième vagues pour le nettoyage immédiat des tranchées conquises.

[Le 2e bataillon relié ...]

Le 2e bataillon relié par ses compagnies de gauche au XIVe Corps d'armée devait marcher en liaison avec lui jusqu'à son objectif final. Le 3e bataillon ...

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La tenue des officiers et de la troupe est une capote avec deux bidons remplis de café additionné d’eau-de-vie, deux musettes contenant deux jours de vivres de réserve, deux grenades, un jour de vivres du jour, 250 cartouches et deux grenades par homme, sauf le nettoyant qui en a chacun 10. Ces derniers étaient, en outre, armés de coutelas et de révolvers.

Tout le monde avait le sac avec la toile de tente roulée, sans campement sauf la petite gamelle avec deux jours de vivres et deux seaux en toile par escouade. Les officiers étaient dans la même tenue que leurs hommes, avec le révolver ou le fusil, à l’exclusion du sabre.

L’heure fixée pour l’assaut avait été tenue secrète jusqu’au dernier moment ; mais à 6 h, on informe les unités que les hommes peuvent prendre un repas froid avant le départ. Ce qui est fait. L’assaut doit se déclencher à 9 h 15.

25 septembre (suite). Les patrouilles de couverture rapportent que le ravin boisé qui se trouve au pied de la butte est rempli de fils de fer. Le Régiment ne peut aller plus loin par ses propres moyens. Il se retranche sur place et couche sur ses positions. Mais on se compte et le succès aura coûté au 116e :

[Le Lieutenant Colonel Bourguet ...]

  • Le lieutenant colonel Bourguet, commandant le Régiment a été mortellement frappé de plusieurs balles au ventre ; il a la main droite broyée. Tombé sur le parapet d'un boyau et placé dans une excavation d'obus, il s'oppose à recevoir tout soin ; son pansement est fait contre son gré. La face tournée vers les lignes ennemies, il contemple la marche de sa troupe, mais bientôt sa vue s'obscurcit. S'adressant à ceux qui l'entourent il leur dit : "Demandez pour savoir où nous en sommes". On lui répond que notre progression continue. Alors il gronde : "Je meurs content !". Dix minutes après, le lieutenant colonel Bourguet expirait. Il a été inhumé sur sa demande là il est tombé.

Le 116e a perdu dans cet assaut :

  • 7officiers tués, dont son colonel et un chef de Bataillon : le colonel Bourguet, commandant Sengean, capitaine Limosin, Ficel, lieutenant Bondu, sous-lieutenant Mercier et Lesnentée ;
  • 18 officiers ...

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et environ 700 caporaux ou soldats mis hors de combat (voir récit complémentaire et plus détaillé en tête du Journal) ».