Moulin du Faou, Meilh Faou

De GrandTerrier

Variantes bilingues : Moulin du Faou (FR), Meilh Faou (BR)

Signification : "moulin des hêtres ou moulin noble du fief des du Fou"

Décomposition : Meilh signifiant "moulin" et Faou "hêtres"

Relevés : 1460, 1709, 1790

Coordonnées géographiques : lat. 47.996671, long. -3.996277, cf. « Géo.Moulin du Faou »

Présentation générale

Keristin est situé sur territoire sud-est de la commune, entre Kerdévot et la route d'Elliant.

Meil-Faou fait partie, dès le 15e siècle, du domaine noble de Keristin, propriété des seigneurs du Fou. Cette famille du Fou, seigneurs de Rustéphan en Nizon, avaient leur blason sur la maîtresse-vitre de la chapelle de Kerdévot.

En 1592 le domaine est saisi par la Saincte-Union, car les Rohan sont réputés appartenir à la résistance protestante bretonne. En 1681, à la Réformation du domaine royal, le domaine est toujours propriété des Rohan-Guéméné, tout en faisant partie du domaine de la couronne. À la Révolution, les mouvances feront l'objet d'estimations des biens acquis à la nation, sans être mises en adjudication, mais intégrées au domaine de la Légion d'honneur.

Explications toponymiques

Bernez Rouz ( Cahier n° 9 d'Arkae, 2007).

Meilh Faou doit sans doute son nom aux hêtres qui se disent faou en breton.

Jean Istin (Keleier/Arkae 2005)

Meilh Faou, actuellement habitation, signalé dès 1460 comme dépendant du manoir de Keristin. Roue horizontale. Arrêté en 1976.

Hypothèse historique :

Ce moulin était le moulin noble du fief de Kerjestin (aujourd'hui Keristin) détenu au 15e siècle par la famille du Fou issue en juveigneurie [1]des vicomtes du Faou et constituée des seigneurs de Rustéphan en Nizon. Avec le décès de Jean du Fou, en juin 1492, le domaine de Kerjestin passa dans les mains de sa fille Renée. Cette dernière s’était mariée la même année à Louis de Rohan, seigneur de Guéméné, et transféra le bien à la famille de Rohan-Guéméné [2]. Dans le rentier du domaine Rohan-Guéméné, l’appellation « moulin de Kerjestin », mais la désignation « moulin du Faou »était aussi utilisée au 18e et siècles suivants.

Annotations

  1. Juveignerie, s.f. : avantage accordé en droit féodal à un puîné par rapport à l'aîné, en Bretagne et en Poitou ; source : Alain de Carné. Forme de tenue d'une terre noble, due, au départ, a un partage noble entre un aîné et son (ou ses) cadet(s) ; un juveigneur est un cadet qui a reçu une terre noble lors de ce partage. Source : Bertrand Yeurc'h. Partage noble qui donnait à l'aîné les deux tiers et l'autre tiers aux puînés, tant fils que filles ; mais cet autre tiers, les puînés devaient le tenir, chacun, comme « juveigneur d'aîné, en parage et ramage de l'aîné ». En parage : à égalité avec l'aîné vis-à-vis d'un seigneur supérieur ; en ramage : comme faisant partie de la même famille. Source : dict. de l'Ancien Régime de Lucien Bély. [Terme] [Lexique]
  2. La maison de Rohan est une famille princière du duché de Bretagne, qui a marqué l'histoire de France. La branche des Rohan-Guéméné est la plus ancienne, issue vers 1375 de Jean Ier de Rohan (1324-1396), vicomte de Rohan, et de Jeanne d'Évreux dite « Jeanne de Navarre » (1339-1409). Elle doit son nom à la ville de Guémené-sur-Scorff (Morbihan) où ils possédaient le fief de Kemenet-Guegant. Leur banqueroute en 1782 marqua les esprits. La plupart des biens de la famille Rohan-Guéméné, tomba dans la branche Rohan de Gié par héritage de cette seigneurie. Les Royan-Chabot qui prendront leur suite en Bretagne, durent émigrer à la Révolution. Alexandre-Louis-Auguste de Rohan-Chabot revint en France pour servir dans les armées napoléoniennes. Généalogie complète des Rohan : [Fichier PDF]
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