René-Guillaume Bolloré (1847-1904), entrepreneur papetier

De GrandTerrier

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Considéré comme le second fondateur des papeteries d'Odet, il sut redresser cette entreprise et lui donner une pérennité en cette période charnières entre les 2 siècles, sachant notamment trouver de nouveaux débouchés et assurer les livraisons par le nouveau moyen de locomotion qu'était le train.

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L'abbé André-Bouët disait de lui en 1922 : « Que dire enfin de sa bonté, celle-ci éclatante aux yeux de tous, avec la note de suavité qui la rend prenante. Nous voyons encore cette figure souriante, malicieusement aimable, toute de calme, qui respirait la bienveillance et la paix ».

Autres lectures : « La création de la manufacture d'Odet et ses fondateurs » ¤ « Nicolas Le Marié (1797-1870), entrepreneur papetier » ¤ « Jean-René Bolloré (1818-1881), chirurgien et entrepreneur » ¤ « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « BOLLORÉ René - Livre d'or des papeteries » ¤ « ANDRÉ-FOUET (abbé) - Discours des Fêtes du Centenaire » ¤ « Succession des Faugeyroux papetiers à Cascadec, Revue Papeterie & Union Agricole 1886 » ¤ 

Biographie, origines

René Guillaume Marie Bolloré, né le 27 juillet 1847 à Indret en Loire-Atlantique, est l'aîné des trois fils de Jean-René Bolloré et d'Eliza Bolloré. Il dirige la papeterie de 1881 à 1905 à la suite de son père.

Il se marie en 1876 avec Léonie Blanche Surrault avec qui il aura cinq enfants. Il décède le 10 juillet 1904 à Odet dans sa 57e année. Son épouse Léonie décédera en 1948 à l'âge de 101 ans. Leur fils René assurera la continuité de la direction de l'entreprise familiale de 1905 à 1935.

Dans l'encart nécrologique du journal « Le Finistère » [1] du 13 juillet 1904, ses qualités sont résumées ainsi : « En même temps qu'un industriel habile et travailleur, M. Bolloré était un homme à idées généreuses qui cherchait à faire le bien autour de lui ».

Engagement politique

Dès 1881, il est très actif dans la vie politique municipale, en alliance avec les candidats de la liste des Conservateurs. A l'issue de la 1ère campagne municipale il sera l'une des cibles de la protestation émise par les candidats Républicains (cf. Elections municipales houleuses et contestées, l'Impartial du Finistère 1881). Il est soupçonné de chantage auprès de ses ouvriers au nom du vote anti-républicain, de dons d'argent versés pour acheter certains votes, et du renvoi de l'usine pour deux ouvriers ayant mené une campagne de propagande adverse.

Il sera conseiller municipal pendant la mandature de Jean Mahé (décédé en 1882) et celle d'Hervé Le Roux (maire jusqu'en 1906).

Entreprise

À la mort de son père le 19 mai 1881, sa mère Eliza garde direction administrative de l'usine d'Odet, son fils aîné René-Guillaume étant impliqué dans les activités de production. En 1869, le fils écrit à un ami d'enfance : « mon père partant pour Lorient et me laissant Directeur en chef de 120 personnes, je te prie de croire que j'ai assez à faire » [2].

En 1891 Eliza Bolloré écrit à son évêque et lui annonce son intention de se retirer des affaires : « L'intérêt que vous portez à mon fils me fait un devoir de vous dire, Monseigneur, que depuis le 1er octobre il est propriétaire de l'Usine. Je vais me reposer désormais et finir mes jours près de lui, au milieu des souvenirs de ceux qui m'ont précédée, près de Dieu ».

Si l'on en croit l'abbé Édouard André-Fouet, les trois fils Bolloré (hormis Émile décédé en 1866) ont travaillé en mode collaboratif, avec sans doute la supervision de leur mère : « Après quelques années de tâtonnements et de collaboration, l'aîné des trois fils, toujours M. René, prit seul en main la direction : il devait la conserver vingt-quatre ans. »

Du gros papier d'emballage, les papeteries sont passées successivement au papier tenture, au papier bulle, au papier coloré serpenté, au "copie de lettre". Aidé par ses frères, et plus particulièrement par Léon, René Bolloré met sur pied la fabrication des "minces" et du papier à cigarettes. Dès lors, la production est exclusivement orientée vers ce type de papier, dont la gamme va de l'ordinaire à l'extra-fin jusqu'au filigrane.

En 1893 René Bolloré loue le moulin de Cascadec sur l'Isole à Scaer pour y développer une deuxième papeterie qui produira du papier à lettres, puis du papier à cigarettes.

En effet le 13 juin, René Bolloré père et fils vont créer une société en commandite simple au capital social de 675000 francs, avec publication officielle des statuts dans le journal « L'Action Libérale de Quimper ».

Annotations

  1. Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914.
  2. Archives familiales privées : Page 1, Page 2, Page 3.



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Thème de l'article : Biographie d'une personnalité gabéricoise Création : décembre 2009    Màj : 7.11.2023