Pierre de parement en sacré-coeur sur un penn-ti de Lestonan

De GrandTerrier
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Un motif gravé sur pierre pour l'un des plus anciennes maisons de Lestonan, vraisemblablement bâtie entre 1898 et 1902

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La datation de la construction du penn-ti [1], la généalogie de ses habitants, les mémoires d'anciens, la symbolique du sacré-cœur dans la religion catholique.

« Le village de Lestonan » ¤ « Géo.Lestonan » ¤ « Chronique de Ménez-Groaz par Laurent Huitric en 1998 » ¤ « 1927 - Pélerinage d'Odet à Lourdes » ¤ 

Présentation

Jusqu'aux années 1920 Lestonan n'est pas le mini-bourg que l'on connaît aujourd'hui, il est décentré sur les quelques maisons de « Leston-vihan » proche de Pen-Carn. La place du village avec son école publique n'existe pas encore, et les quelques petite maisons modestes ou « penn-ti  » [1] qui sont là sont réputées former le hameau épars à proximité de la ferme de Kerhuel.

La maison qui nous intéresse, au 8 de l'avenue actuelle de Lestonan, en fait partie. Elle a été bâtie avant l'école, avant le Leston'Café mitoyen et sans doute avant le lotissement Bolloré (« Le champ ») qui date des années 1930.

Les premiers habitants du penn-ti [1] sont Jean-René Le Dréo (né en 1866 à Lenhesk, décédé en 1904 à l'age de 38 ans) et de son épouse Marie Jeanne Michelet (née en 1865, épouse Dréo en 1889, décédée en 1959). De par son métier de maçon, tout comme son père, on peut penser que Jean-René a œuvré à la construction de sa maison familiale.

Les quatre premiers enfants du couple naissent à Kerviady et Kerdohal entre 1890 et 1898, et le dernier en 1902 au lieu-dit Kerhuel-Nevez, c'est-à-dire le hameau qui formera le cœur de Lestonan. La maison des Dréo-Michelet a dû donc être construite entre 1898 et 1902.

Jean-René n'en a pas beaucoup profité, mais sa veuve Marjan Michelet y reste jusqu'à son décès en 1959. On la voit en 1958 dans un article titré « Un groupe de vieux avant le goûter » [2] dans le journal Le Télégramme, posant comme doyenne de la commune à 93 ans, à la gauche du maire Jean Le Menn [3] :

photo Télégramme 1958

La maison a une particularité : une pierre de parement au-dessus d'une fenêtre est ornée d'un motif religieux, un cœur percé d'une lance et surmonté d'une croix. Il s'agit vraisemblablement de la tradition catholique du sacré-cœur représentant l'amour divin, la miséricorde et la charité, symbole qui est aussi aujourd'hui celui de la région de Vendée.

Qui a pris l'initiative de graver cette marque de dévotion ? C'est toujours une interrogation. En tous cas la fille de Jean-René et Marjan, Perrine Dréo épouse Léonus, montre des convictions religieuses marquées, en étant concierge de l’usine Bolloré et en charge de l’entretien de la chapelle.

Les successeurs des Dréo au 8 avenue de Lestonan, les membres de la famille Quéré, longtemps ouvriers chez Bolloré, n'ont pas eu connaissance non plus de l'origine de la pierre sacrée.

le 8 avenue de Lestonan, photo Google

La pierre de parement au motif érodé, et surchargé à droite

Annotations

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Penn-ti, s.m. : littéralement « bout de maison », désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne (Revue de Paris 1904, note d'Anatole Le Braz). Par extension, le penn-ty est le journalier à qui un propriétaire loue, ou à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres, l'appellation étant synonyme d'une origine très modeste. [Terme] [Lexique]
  2. Légende de la photo : Un groupe de vieux avant le goûter. Au 1er plan on reconnaît M. Le Men, maire d'Ergué-Gabéric, entouré par les deux doyens de la commune : Mme Vve Marie-Jeanne Le Dréau, née Michelet, 93 ans, et M. René Hémery, 85 ans.
  3. Grand merci à Jean-Yves Léonus pour avoir exhumé cette coupure de presse de 1958 avec Marjan Dréo-Michelet son arrière-grand-mère.



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Thème de l'article : Richesses du patrimoine communal. Création : mars 2024    Màj : 25.03.2024